samedi 16 février 2008

Samedi 5 mai 2007

On reprend tôt la route direction la côte, logiquement ce soir on verra la mer ! On commence doucement la journée par la visite du centre d’exposition de l’Isalo pour mieux comprendre le massif, puis deux autres arrêts aux hôtels de luxe du coin qu’on ne pouvait malheureusement pas s’offrir, dommage car c’est confortable et très bien intégrés à l’environnement rocailleux. Après trente kilomètres sur une belle route à travers un paysage de brousse et quelques palmiers, avec l’Isalo en toile de fond, on voit apparaître au loin Ilakaka, sorte de ville surgie de nulle part créée il y a quelques années seulement. Pourquoi 20 à 50 000 malgaches sont-ils venus se perdre ici ? Pour faire fortune avec les récents gisements de saphir découverts dans la plaine. C’est le Far West malgache, sorte de ruée vers le saphir, et l’ambiance ne devait pas être si différente que celle de la ruée vers l’or en Amérique. En gros on achète une parcelle de terrain, on creuse, on tamise la terre dans la rivière, si par chance il y a des pierres précieuses bleues ou jaunes on les revend à des comptoirs tenus par des thaïlandais ou des sri lankais, en essayant durant tout ce temps de ne pas se faire prendre dans un des fréquents règlements de compte, car ici ça craint et il est conseillé de tracer son chemin. On traverse donc uniquement, c’est d’abord en périphérie une succession de minuscules maisons de fortune en branchages avec des bâches de récupération, puis le centre ville avec des maisons et commerces à peine plus solides, et entre ces constructions quelques comptoirs grillagés avec des gardes pour la vente des pierres. On voit ici des stations service qui vendent l’essence au litre dans des bouteilles d’eau. On croise quand même des drôles de bonhommes, tout en vérifiant si les portières sont bien fermées. On quitte la ville, en poursuivant dans les mêmes paysages, et on traverse deux autres villes du saphir en plein développement, mais pas encore de la même ampleur qu’Ilakaka. Les palmiers cèdent petit à petit la place aux premiers baobabs ! Ces arbres très curieux sont tout un symbole, et sur les neuf espèces répertoriées sept sont endémiques de Madagascar. Ils sont souvent comparés à des arbres retournés où le tronc rectiligne serait planté dans le sol et les racines seraient en haut. Vieux de plusieurs centaines d’années, ils ont été épargnés car leur bois n’est pas très utilisé, tant mieux. On croise aussi le long de la route des enfants avec des caméléons trouvés dans les alentours, pour échanger une petite photo contre quelques ariary, très gros mais pas plus que ceux qu’on a nous même attrapés parfois. Ca y est ! La mer est visible ! Patience avant de faire trempette, on a prévu une balade dans l’arboretum d’Antsokay, le plus renommé de l’île. Neuf cent plantes rares, la plupart endémiques du sud-ouest malgache, beaucoup médicinales, d’autres mortelles, des originales, des jolies, des banales, etc… de temps en temps un serpent ou une araignée, puis quelques tortues. On apprend pas mal de choses, même si j’ai déjà oublié 95% des noms de plantes. Je sais juste qu’on peut tout soigner, et que cette médecine traditionnelle est encore employée dans pas mal de coins du pays, aussi parce que c’est moins cher et en abondance contrairement aux médicaments modernes. Bon déjeuner à l’auberge du parc. Avant d’arriver à Tuléar, notre point de chute, on emprunte une piste le long de la mer d’abord jusqu’à une grotte d’eau douce face à la mer, c’est magnifique, un coin rêvé pour une baignade rafraîchissante. L’eau semble laiteuse, et ici vivent quelques très gros poissons aveugles. Le panorama sur la mer est sublime, et on peut observer des pêcheurs qui se détachent sur l’eau étincelante. On enchaîne, on décide de poursuivre la piste encore plus loin que prévu, jusqu’à sa fin, au village de pécheurs de la baie de Saint-Augustin. C’est le bout du monde, l’auteur de Robinson Crusoë s’en est largement inspiré, ça peut donner une idée de l’ambiance. Malheureusement, aussi vite arrivés qu’il faut déjà repartir, par la même piste, avec les mêmes panoramas sur cette magnifique baie isolée. Pour profiter au mieux du coucher de soleil, on s’arrête dans un hôtel de bord de mer sur la piste, et on ne pouvait avoir meilleur endroit. Immense ponton qui s’avance sur la mer, terrasse où on peut déguster le rhum arrangé au fruit de baobab, etc…

17h30, ça commence doucement. 17h40, c’est finit le soleil est couché. Il tombe très vite et descend à vue d’œil derrière l’horizon, c’est court mais super joli. Il ne reste plus qu’à rejoindre Tuléar, capitale administrative du Sud-ouest, pas un grand charme mais étape pratique. Il fait noir, et Haja roule vite, très vite, malgré le monde dans la ville. On s’installe à l’Hôtel des Palétuviers, à la bougie car pas d’électricité, ni ici ni dans le reste de la ville. En fait l’unique générateur de la ville ne donne que deux heures de courant par jour par quartier, pas de bol c’est pas notre tour. Idem pour retirer de l’argent, impossible ce soir, pas de réseau pour les cartes et pas de courant… On dîne à l’Etoile de Mer, et pour notre premier repas sur la côte on garde le rhum en apéro mais on change le zébu pour des langoustes, délicieux ! Après d’autres rhums de pré-soirée dans un bar, on sort au Zaza Club, la meilleure boîte du monde selon Carlos, une référence… Difficile de décrire l’ambiance, très festive, mais différente des boîtes françaises. En tout cas jamais on n’aura eu autant de succès auprès du gros pourcentage de filles présentes… En levant les yeux, quel ciel étoilé ! Rarement eu l’occasion d’en voir un aussi rempli, magnifique ! De quoi se passionner pour l’astrologie, mais on a sommeil.

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