samedi 16 février 2008

Samedi 28 avril 2007

Ce samedi matin correspond à l’arrivée de Michel. L’avion s’est posé tôt, très tôt même, bien avant l’heure de rendez-vous fixée avec Haja, notre chauffeur-guide. Du coup il a du attendre plus d’une heure dans l’aéroport seul sans savoir où on était, qui devait le prendre, où aller, et sans pouvoir nous joindre pendant que nous on sortait doucement de notre sommeil. Bref, l’angoisse, d’autant que très vite il s’est retrouvé le dernier touriste à attendre, et donc le dernier client potentiel pour les chauffeurs de taxi et autres agents de voyage, mais ouf Haja est arrivé, et on les a vu débarquer à notre chambre. Dans deux jours ce sera au tour de Fred d’arriver, on essaiera d’être à l’heure. Le voyage commence enfin, et on va directement dans le centre ville de Tana puis sur les hauteurs pour le panorama. Tana, c’est énorme comme ville, en plein boum démographique et tout ce que ça amène d’inconvénients. Le guide donne deux millions d’habitants, mais on peut déjà en ajouter un de plus. Malgré tout, la ville est assez jolie, construite sur plusieurs collines, avec beaucoup de verdure et très peu de buildings, mais quelques maisons stylées, d’autres moins. On traverse facilement la ville, en passant devant les différents bâtiments importants, pas spécialement jolis, et on est monté jusqu’au palais de la reine, qui a malheureusement été victime d’un incendie criminel. Là haut, ça offre une vue globale sur la ville et son lac en forme de cœur avec l’ange noir en son centre, noir à cause de la pollution, car il a été nettoyé il y a peu et la statue est en fait bien blanche. Des jeunes nous invitent à se balader dans les quartiers hauts, petite promenade sympathique sur de petits sentiers entre les maisons pour aller aux différents points de vue, et l’occasion aussi d’une première rencontre avec la faune locale en la personne d’une araignée gigantesque que nos guides n’ont pas hésité à prendre dans leur mains. Même savoir qu’elles sont inoffensives ne rassure pas, et certaines personnes les placent à leurs fenêtres pour que les moustiques n’entrent pas dans la maison. Après un premier petit déjeuner avec viennoiseries, reste culturel de la colonisation, on quitte la capitale pour la colline sacrée d’Ambohimanga et du rova royal. C’est un des rares sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, et c’est sans doute du à son coté historique, car ce n’est pas spécialement impressionnant. Même en 1800, un roi qui n’a pour palais qu’une simple petite cabane en bois d’une pièce, quasiment sans meubles, dont l’unique chaise servait aussi pour couper la viande, ne doit pas tellement impressionner ses visiteurs. Le palais s’est ensuite un peu amélioré au début du 20ème siècle, avec quelques pièces plus modernes, mais ça reste petit. Dans la cour, on voit encore de nombreuses traces de sang de poulet ou de zébu des récents sacrifices faits par les villageois pour les ancêtres. La religion catholique est très largement présente, mais à elle se rajoutent des coutumes traditionnelles et un très grand respect des ancêtres. Avant l’arrivée de Fred, on avait décidé de faire une petite boucle vers l’Est jusqu’à Andasibe. Après quelques heures de route, on s’arrête dans un petit resto, sauf que problème ils n’ont plus aucun repas à offrir, il faut attendre deux heures malgaches le temps d’aller chercher des provisions, autant dire qu’on ne peut se permettre de patienter trois heures françaises. On déjeune finalement dans la réserve de Mandraka avec notre premier plat de zébu, notre première THB (la principale marque de bière locale, et apparemment la seule !), et nos premières bananes flambées. Cette réserve était incroyable, avec de nombreux animaux endémiques. Pour commencer, les tenrecs, sorte d’hérisson un peu plus haut sur pattes, puis chauves-souris géantes, mais le plus impressionnant c’est toutes les espèces de caméléons qu’on peut même prendre dans ses mains. Des gros, des petits, des verts, des rouges, des moches, des qui crachent, des nerveux, des qui font le mort, y’en a pour tous les goûts. Expérience très surprenante : donner à manger à un caméléon !

Il regarde le criquet avec ses yeux qui tournent à 180°, il tourne sa petite tête, se met dans l’axe, sort sa grosse langue en boule, et sans qu’on le voit venir attrape avec une précision incroyable et à une vitesse hallucinante l’insecte qu’on tenait dans la main à 30 cm, dingue. On voit aussi des gros insectes pas jolis, des gros crapauds orange, des serpents et des papillons aussi magnifiques qu’immenses. Après le déjeuner, on va se promener dans la forêt du parc, et encore une fois la surprise a été au-delà de nos espérances ! Non seulement on est tombé sur des lémuriens de deux espèces, Fulvus et Sikara, mais ils sont en plus venus à notre rencontre et même sur nous en échange de morceaux de banane, magiques ! Quelle première journée ! On poursuit la route jusqu’à Andasibe pour la promenade du lendemain dans la forêt. Notre hôtel est plein de charme, on a un chouette bungalow en face de la forêt où on peut entendre les lémuriens bondir d’arbres en arbres. Premier repas arrosé, avec rhums arrangés et vin rouge local du clos Malaza un peu spécial.

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