samedi 16 février 2008

Lundi 7 mai 2007

La nuit fut courte, la route est longue et on doit arriver de jour et avant une éventuelle averse au Camp Catta où on passera la nuit, car si il pleut la piste devient impraticable même pour les 4x4. Le soleil n’est pas encore levé, mais les nuances de couleurs entre mer et horizon sont encore une fois superbes, très claires cette fois. Le bleu du ciel commence à peine à remplacer la luminosité blanche du soleil. Dernier au revoir à la mer, il nous faut repartir en sens inverse, déjà… Une des choses qu’on s’est souvent dit, c’est qu’on aurait bien passé une nuit de plus dans chacune de nos étapes. C’est particulièrement vrai pour cet endroit, mais il y a tellement de choses à voir. On reprend la piste vers Tuléar où on prendra un bon p’tit déj, mais où on ne retirera pas d’argent car ça ne marche pas…puis direction Ranohira aux portes de l’Isalo, même paysages de savanes qu’à l’aller, et retraversée des villages de chercheurs de saphirs, où cette fois on les voit travailler à trier leur pierres dans la rivière. Haja nous demande si on a remarqué quelque chose de spécial à Tuléar pendant notre passage, non, à part que y’avait pas courant, que c’était pas spécialement propre, mais rien de différent du reste du pays, et pourtant il nous apprend que toute la semaine il y a eu des émeutes assez importantes de l’opposition, et qu’il se tenait informé quotidiennement au fur et à mesure qu’on avançait et qu’on a pu passer car l’accalmie était arrivée juste à temps, ouf. Sympa de ne pas nous l’avoir dit avant, on ne s’est pas inquiété comme ça et on a profité pleinement. Les magasins épargnés n’étaient finalement pas si différents de ceux cassés par les émeutiers … Ce fut l’occasion d’une intéressante discussion sur la vie politique malgache, démocratie à l’africaine, proche même d’une théocratie dictatoriale où le président est le principal homme d’affaires du pays, ça ne doit pas faire bon ménage avec l’impartialité du poste de la fonction. Après avoir roulé toute la matinée, on déjeune dans une gargote au village. On les avait plus ou moins évitées jusque là, choisissant des restos une gamme au dessus, et on aurait peut-être du continuer, mais là il n’y a que ça. D’apparence et de goût c’est bon, mais le ravitoto, plat typique composé de feuilles de manioc pilées et de porc, cachait sans doute autre chose, qui même si ils ne le savaient pas encore, provoquerait quelques petits troubles du transit à Fred et Michel. On arrive quelques heures plus tard à l’intersection de la route et de la piste vers le Camp Catta, hôtel perdu au fin fond de la vallée de l’Andringitra, prononcé « andingct ». Deux heures de piste très défoncée dans la vallée de Tsaranoro, même le 4x4 a du mal, impraticable en cas de pluie, le panorama est superbe, on traverse des villages, on longe la rivière, et on a en ligne de mire l’énorme falaise haute de plus de mille mètres aux reflets verts. L’hôtel se situe aux pieds de cette muraille naturelle, aussi isolé on ne savait pas trop à quoi s’attendre, et comme souvent ce fut une excellente surprise, bungalows plein de charme typiques des maisons des Betsiléos dans un verger aux bords de la forêt. Bon ok, salle de bain extérieure, douche avec des seaux, pas d’électricité, mais tout est très propre, très confortable et de qualité, et les « inconvénients » justement rajoutent au charme de l’établissement. Et pour les repas, autre bonne surprise, la cuisinière est fameuse, et on a droit à des plats de resto de luxe, formidable. On passe la soirée à choisir la balade du lendemain avec le guide du camp, tout semble tentant, mais notre choix s’avérera être une bonne idée, alliant randonnée, découverte de villages et rencontres. Bonne nuit dans un calme absolu, ça a du bon l’isolement.

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